Devenir sapeur-pompier volontaire dans le Pas-de-Calais

Le Service d’Incendie et de Secours du Pas-de-Calais (Sdis 62), dont les recettes de fonctionnement sont assurées à 60% par le Département, ce sont près de 4700 sapeurs-pompiers répartis dans les 47 centres de secours qui maillent le territoire. Sur ces 4700 soldats du feu, environ 3500 sont des sapeurs-pompiers volontaires (SPV). Un nombre important donc, mais qui doit encore grossir pour toujours offrir à la population un service de secours de qualité. C’est pour cette raison que dans chaque caserne, le Sdis recrute des volontaires.

Pourquoi pas vous ?

Qui n’a pas rêvé dans sa jeunesse de coiffer le casque rutilant, de répondre à l’appel des sirènes d’alerte, d’embarquer dans le camion écarlate, de partir aider et sauver ses concitoyens ? Si ce rêve est encore le vôtre, vous avez la possibilité de l’exaucer en devenant sapeur-pompier volontaire. Première condition, avoir au moins 17 ans et 6 mois. La suite, c’est le lieutenant Stéphane Morieux, chef du service promotion du volontariat, fidélisation et citoyenneté qui nous l’explique.

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En quoi le volontariat est-il important chez les pompiers ?

Lt. Morieux : Le volontariat a une place importante dans le modèle de sécurité civile français. Nous nous devons d’avoir des centres de secours opérationnels 365 jours par an, composés d’une garde réglementaire. Dans cette composante de personnels, vous retrouvez des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires venus de tous horizons, qu’ils soient étudiants ou en activité professionnelle.

Vous avez donc toujours besoin de recruter des volontaires ?

Lt. Morieux : L’évolution de la société fait que l’engagement n’est plus le même qu’il y a quelques années où le volontaire s’engageait pour une longue durée. C’est pour cela que l’on est régulièrement en quête de nouvelles recrues dans le département, notamment pour les centres de secours ruraux où il est parfois difficile de trouver des candidats.

Comment devient-on sapeur-pompier volontaire ?

Lt. Morieux : La première condition, c’est d’avoir au moins 17 ans et 6 mois et de la disponibilité. Ensuite, la porte d’entrée, c’est le centre de secours le plus proche auprès duquel vous postulez. Vous présentez votre CV et une lettre de motivation. S’ensuivent une procédure d’engagement à travers une réunion d’information, un premier entretien, deux jours d’immersion et un dernier entretien qui vient finaliser le processus d’engagement.

Pourquoi ces deux journées d’immersion ?

Lt. Morieux : C’est une nouveauté dans le Pas-de-Calais. À partir d’octobre 2023, quand on voudra s’engager comme sapeur-pompier volontaire, on pourra bénéficier de ces deux journées d’immersion qui permettent au candidat de vérifier si l’image qu’il avait du sapeur-pompier correspond à ses attentes. C’est important de savoir dans quoi l’on s’engage, mais surtout de vérifier la compatibilité du futur engagement à son contexte de vie familial et professionnel. 

Le pompier volontaire fait tous types d’interventions ?

Lt. Morieux : C’est encore une nouveauté dans le Pas-de-Calais, on peut désormais s’engager soit sur tous types de missions : du secours à personne, des opérations diverses, de l’incendie, de la désincarcération… soit s’orienter vers un engagement gradué. Certains volontaires ont un attrait particulier pour le secours à personne, mais ne se sentent pas aller au feu. Ça peut être aussi le volontaire qui n’a pas toutes les dispositions pour se former… L’avantage de l’engagement gradué, c’est qu’au bout d’un an, le SPV fait le point sur son engagement avec le chef de centre. Soit cet engagement lui convient, soit il souhaite évoluer vers d’autres types interventions. Avant, ce n’était pas possible, vous deviez assurer l’ensemble des missions. C’est une porte ouverte vers d’autres profils, d’autres candidatures avec une évolution progressive du cursus de formation.

Évidemment, le volontaire doit être formé.

Lt. Morieux : Une fois que la candidature a été retenue, que le choix de l’engagement a été fait : toutes missions ou gradué, le candidat va s’inscrire dans un parcours de formation en fonction de ce qu’il aura choisi.

Au bout de combien de temps est-on opérationnel ?

Lt. Morieux : Pour l’engagement gradué, il faut un peu moins de dix jours de formation pour être apte à intervenir. Pour l’engagement toutes missions, il faut compter trois semaines de formation. Ce ne sont pas trois semaines d’affilée, mais des modules progressifs.

Ce n’est pas toujours évident, quand on travaille, de pouvoir se dégager du temps pour se former. Il y a des dispositifs particuliers ?

Lt. Morieux : Effectivement, si c’est un souhait du candidat, on se rapproche de l’entreprise pour laquelle il travaille pour voir s’il est possible de passer une convention entre l’employeur et le Sdis. Ça peut permettre de libérer du temps pour que le volontaire n’ait pas à poser des jours de congé pour se former. Nous avons 400 sapeurs-pompiers volontaires qui bénéficient de cette convention.

Même si devenir sapeur-pompier volontaire est d’abord un engagement citoyen, est-ce qu’il perçoit quelque chose ?

Lt. Morieux : Le volontaire perçoit une indemnité en fonction du temps de gardes et des interventions auxquelles il prend part. Nous assurons sa formation. En contrepartie, nous demandons au volontaire de respecter la charte de l’engagement SPV et notamment un minimum de 400 heures d’activité annuelle en centre de secours.

Faut-il être titulaire d’un diplôme de secourisme ?

Lt. Morieux : Même sans le PSC1, ça ne pose aucun problème. Chez nous, il sera formé d’A à Z. Nous lui faisons passer toutes les formations avec l’emploi de matériel opérationnel. Et puis, le sapeur-pompier, surtout à ses débuts, est encadré par des personnels d’expérience. Il y a toujours un chef d’agrès qui est un pompier aguerri.

 L’objectif majeur du Sdis est de fidéliser ses sapeurs-pompiers volontaires et donc de faire en sorte qu’ils se sentent bien dans leurs missions et au sein du corps des sapeurs-pompiers du Pas-de-Calais.

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