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+33 (0)3 21 216 216 Formulaire de contactEn novembre dernier, un chantier d’insertion pour le moins innovant débutait rue de Reims, à Sains-en-Gohelle. Deux anciennes maisons de coron devaient disparaître. Il n’aurait fallu que quelques coups de godet et quelques jours pour en finir. Mais, dans le cadre de l’ERBM (Engagement pour le renouveau du bassin minier), dont le Département du Pas-de-Calais est partie prenante, choix a été fait de proposer un chantier d’insertion mêlant retour à l’emploi, innovation, environnement et patrimoine.
Durant trois mois, 12 personnes du secteur : bénéficiaires du RSA, demandeurs d’emploi de longue durée, jeunes de moins de 26 ans… ont démonté les habitations brique par brique, tuile après tuile.
Accompagné par le Conseil départemental du Pas-de-Calais dans le cadre de sa politique d’insertion, le projet baptisé Brique après brique a permis de mettre ou remettre sur le chemin de l’emploi les personnes qui en étaient éloignées.
Ce sont les bénéficiaires qui en parlent le mieux
Il y a quelques semaines, le maire de la commune, Alain Dubreucq, François Lemaire, conseiller départemental et l’ensemble des partenaires ont accompagné les 12 stagiaires pour la dépose symbolique des dernières briques.
L’occasion d’avoir le ressenti des principaux concernés. Ils s’appellent Alain Fournier (52 ans), Renaud Tranain (34 ans), Judicaël Pruvost (26 ans), Mike Rudent (22 ans), Frédéric Calonne (50 ans), Hammadi Boukarouh (37 ans), Dylan Morand (25 ans), Jordan Lefebvre (29 ans), Gauthier Bauvois (25 ans), Vincent Contant (55 ans), Jean-Louis Zwoyzik (63 ans) et Alain Roussette (57 ans). Tous avaient un sentiment de fierté dans la voix. « Ça faisait longtemps que je n’avais plus travaillé. Le problème, c’est que je suis diabétique et même si je suis apte à travailler, la plupart des entreprises ne veulent pas me prendre. Là, c’était vraiment l’occasion de montrer de quoi j’étais capable. Ça a été dur au début, surtout à cause des intempéries, le gel, la pluie, mais je savais pourquoi je me levais le matin », nous explique Alain, non sans émotion.
Exergue : « Je suis revenu un week-end avec mon fils pour lui montrer ce que j’avais fait. J’ai vu la fierté dans son regard. Ça aussi, ça compte. »
Sur ce chantier, aucun désistement, aucun retard : « On avait le goût de venir chaque matin, pour travailler et apprendre, même par moins 7 degrés… Nous étions vraiment motivés par notre objectif ». Preuve de cette motivation, en deux mois, les deux maisons avaient disparu : « Nous avons même eu le temps d’en faire deux autres ».
À la fierté personnelle, s'ajoute celle des proches : « Nous qui habitons dans le secteur, quand on repasse devant le chantier on ressent une vraie satisfaction. Celle du travail accompli »…
« Je suis revenu un week-end avec mon fils pour lui montrer ce que j’avais fait. J’ai vu la fierté dans son regard. Ça aussi, ça compte. »
Retour sur le chemin de l’emploi
Ces 12 ouvriers sont désormais des pionniers, les premiers opérateurs de déconstruction. Un métier d’avenir à l’heure où l’on parle d’empreinte carbone, d’économie circulaire, de réemploi et de patrimoine.
Les dizaines de milliers de briques et tuiles récupérées, triées, nettoyées, stockées, répertoriées… serviront à la construction d’une conciergerie au collège Jean-Rostand de Sains-en-Gohelle, également pour la réparation d’autres maisons typiques des cités minières, classées au patrimoine mondial de l’Unesco.
« Si le Département s’est engagé dans le Renouveau du bassin minier, c’est pour améliorer la qualité de vie et le confort des habitants, contribuer à la revitalisation des cités minières… mais c’est aussi parce que l’ensemble des chantiers menés sur notre territoire constitue un formidable levier pour des entreprises locales, donc l’emploi et l’insertion. Depuis le lancement des premiers chantiers ERBM, 7000 logements ont été rénovés et ont permis de remettre 580 personnes, dont 290 bénéficiaires du RSA, dans un parcours d’insertion. Tout cela prouve que le travail de partenariat avec les acteurs locaux et les communes se traduit par de vraies reconstitutions de parcours vers l’emploi. » François Lemaire, conseiller départemental.
Les 12 nouveaux opérateurs de déconstruction sont déjà sur d’autres chantiers, au service d’entreprises locales du bassin minier où ils peuvent développer leurs talents, mais aussi monter encore en compétences.